SONNET MADRIGAL
J'ai rêvé de l'Éden aux vivantes féeries,
Des lacs bleus, d'horizons aux tons de pierreries;
Mais je ne veux plus rien; il suffit que tu ries.
Car roses et muguets, tes lèvres et tes dents
Plus que l'Éden, sont but de désirs imprudents
Et tes yeux sont des lacs de saphirs, et dedans
S'ouvrent des horizons sans fin, des cieux ardents.
Corps musqués sous la gaze où l'or lamé s'étale,
Nefs, haschisch... j'ai revê l'ivresse orientale,
Et mon rêve s'incarne en ta beauté fatale.
Car, plus encor qu'en mes plus fantastiques voeux,
J'ai trouvé de parfum dan's l'or de tes cheveux,
D'ivresse à m'entourer de tes beaux bras nerveux.